La fiche sur la tortue lépreuse : Mauremys leprosa
Description de cette tortue aquatique
La carapace de la Mauremys leprosa est basse, faiblement convexe ; son contour est ovalaire, plus étroit chez le mâle ; les écailles de la dossière portent une carène continue sur les vertébrales et discontinue sur les costales qui s’estompe avec l’âge. Le plastron est toujours rigide, sans articulation ; les écailles postérieures (anales) sont nettement échancrées en avant de la queue. Celle-ci est très longue chez le nouveau-né, puis ses proportions diminuent au cours de la croissance ; inversement, la tête étroite devient proportionnellement large chez les vieux individus. Dans la population française de Mauremys leprosa, la longueur de la carapace atteint 160 mm chez les mâles et 170 mm chez les femelles ; chez certains individus non indigènes (par exemple au Maroc) cette longueur peut atteindre 250 mm.
La dossière est grise, brune, roussâtre ou olivâtre, plus ou moins sombre, avec, chez les juvéniles, sur chaque écaille, une ornementation de figures sinueuses ocre ou roussâtre ; le dessous est jaunâtre, avec de larges taches noirâtres qui deviennent diffuses au cours de la croissance, pour s’estomper souvent totalement. Sur un fond brun verdâtre, les cotés de la tête, le cou, les membres et la queue sont ornés de lignes blanc- jaunâtre à orangé ; celles des tempes, sinueuses, entourent généralement une tache ronde isolée ; cette décoration s’efface également avec l’âge ; enfin l’iris jaune est barré d’une ligne sombre, parfois complétée d’un cercle et/ou de deux points sombres situés à angle droit de la barre.
Distribution et habitat de la tortue lépreuse
L’Émyde lépreuse est une espèce propre aux contrées périméditerranéennes occidentales. En Europe, elle est limitée presque exclusivement à la péninsule Ibérique, d’où elle déborde à peine au nord-est sur les Pyrénées orientales françaises. En Afrique elle est largement répartie sur les trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie), atteignant l’ouest de la Libye. Très fréquente dans le nord de cette région, elle se raréfie rapidement aux abords de la zone présaharienne ; quelques isolats, inféodés aux oasis, indiquent une régression récente de l’air de répartition, liée à la désertification.
En France, l’espèce a été signalée des Pyrénées-Atlantiques (probablement par erreur), de l’Hérault (quelques individus isolés) et des Pyrénées-Orientales. On admet actuellement que seuls les individus observés dans ce dernier département forment de réelles populations, quoi qu’infimes – dans la mesure où il n’est pas sûr qu’elles soient pérennes, certains spécialistes hésitent à les qualifier de véritables populations.
Mode de vie de Mauremys leprosa
La maturité sexuel de cette tortue apparaît vers 4/5 ans chez les mâles (longueur de la dossière environ 90 mm) et 7/8 ans chez les femelles (longueur de la dossière 110 mm). L’accouplement s’effectue dans l’eau au printemps et la femelle pond entre avril et août, 3 à 12 œufs.
Le régime alimentaire de la Mauremys leprosa, est à prédominance carnivore ; le spectre alimentaire est très vaste, et lié à la disponibilité locale comme à l’opportunisme de l’espèce. Les proies vivantes sont essentiellement des invertébrés : insectes, arachnides, vers, mollusques, adultes et larves ; les invertébrés (surtout poissons et amphibiens) ne sont capturés que si ils sont affaiblis, malades ou isolés dans un refuge (mare en voie d’assèchement). La part végétale s’observe surtout dans les contenus stomacaux ou les fèces ; elle comprend notamment de longues algues filamenteuses. Notons cependant que la consommation de végétaux n’est pas accidentelle.
Protection de cette tortue française
Les populations nord-africaines et ibériques peuvent être encore considérées comme stables et abondantes, au moins localement. En France, les comptages récents (1998) révèlent dans la principale population connue, la présence de moins d’une centaine d’individus, avec 25% de mâles, 37% de femelles et 38% de juvéniles.
Les menaces qui pèsent sur la disparition de cette espèce sont toutes liées à l’activité humaine.
Jérôme Maran
Photos de la tortue Mauremys leprosa
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10 commentaires “La fiche sur la tortue lépreuse : Mauremys leprosa ”
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15 juin 2017 à 23 h 23 min
je souhaite reçevoir la newsletter la tortue lépreuse merci
20 juin 2014 à 14 h 59 min
bonjour cette tortue a t-elle des bandes rouges sur les joues ou jaunes ? et non on ne dit pas race , on dit “espèce”” mais c’est pas grave tu ne pouvais savoir…. un photo? oui bien sûr c’est celle qui se trouve sur le site , Mauremys Leprosa ?
19 juin 2014 à 23 h 50 min
Bonsoir,
Pendant que mon mari pêchait ds un trou d’eau, une tortue s’est pris ds le filet.
Pourriez vs me dire de quelle race il s’agit (si on dit bien race!) si je vous envoie une photo?
bien cordialement
26 mai 2014 à 15 h 31 min
bonjour Chiraz il faudrait que tu trouves des petits vers ou même des sticks de chez Tetra REPTOMin en vente dans les animaleries et même les grdes surfaces…
https://www.cheloniophilie.com/Alimentation/alimentationaquatiques.phu
26 mai 2014 à 2 h 40 min
Urgentttt
bj ! On m’a donné 1 tortue de 12cm et 2 plus petites de 5cm, svp quelqu’un pourrait m’éclairer sur leur age et surtout m’indiquer ce que je dois donner à manger au plus petites, la grande mange des pétales de protéine comme les poissons mais les petites ne veulent pas se nourrirent et je pense qu’il y en a une qui va mourir
31 juillet 2013 à 14 h 37 min
bonjour OLIVIER tes tortues sont très âgées pour les écailles j’ai vu que dans un zoo il passe de l’huile d’olive pur sur les carapaces des tortues pour les réhydrater et ils obtiennent un bon résultat ..essaies c’est nourrissant et ça ne peut faire que du bien…tu me dira le résultat …donne leur également à manger des endives c’est riche en calcium et hydratant…
31 juillet 2013 à 11 h 01 min
Bonjour,
Mon pere a hériter de deux de ces tortues de son père et maintenant c’est moi… Je pense qu’elle ont > 80 ans, on ne leur donne que de la salade et des fruits. Elles s’enterrent l’hiver et reviennent aux beau jours, L’une d’elle a les écailles dorsales qui se désagrège ?!
Que faire : rien / colmater avec une résine ?
12 mars 2012 à 21 h 34 min
Il paraît important de refaire un point législatif sur la capture, le commerce au sens large et la détention des animaux dits sauvages et notamment des tortues… Il est INTERDIT de prélever des individus dans la nature, dans quelque pays que ce soit et quelle que soi l’espèce !!!!!! Que ce soit pour les garder pour soi ou pour les relacher plus loin. D’autant plus que dans ce cas précis, la destination finale est plus qu’inappropriée pour cette espèce. De plus, de nombreuses espèces d’animaux sont protégées par des textes de loi internationaux, européens et nationaux.
Je ne parlerai pas des animaux achetés sur les marchés et rapportés illégalement sous la veste : tortues, lézards et notamment caméléons, serpents. Ces animaux n’ayant aucun statut sur le territoire français, et certains étant protégés par les conventions internationales, il est dangereux sur le plan sanitaire, illégal sur le plan juridique et irresponsable sur le plan personnel.
Pour toutes ces questions, il ne faut pas hésiter à faire appel aux vétérinaires spécialisés, dont je fais partie, ou aux services vétérinaires.
3 mars 2012 à 21 h 14 min
Il me parait évident que ce n’est pas une bonne idée de ramener des tortues du Maroc
pour les relâcher en France même si elles ne sont pas protégées la bas
je rentre du Maroc et je vous garanti que certains endroits ou elle était abondante il y a dix ans
sont désormais vide de cette espèce ou en voie de l’être
a mon avis il n’est pas bon de déplacer des animaux même si c’est avec les meilleures intentions du monde
mais évidemment cela n’engage que moi !!!
21 février 2012 à 22 h 15 min
Bonjour,
cet été nous avons vu des centaines de ces tortues dans un petit ruisseau qui se jettait dans la mer juste un peu au dessous d’Essaouira. Cette espèce n’étant pas protégée au maroc (car abondante) nous nous demandions si nous pourrions en ramener en france, et si oui quelles sont les démarches à effectuer.
Cordialement